• La France en queue de peloton!

    Le Conseil constitutionnel vient de valider l’essentiel de la loi sur les contrats de génération, une promesse de campagne de François Hollande. Ce dispositif doit permettre de favoriser l’embauche des jeunes tout en maintenant les seniors dans l’emploi. Une urgence au regard des derniers chiffres publiés par l’Insee.

    Si le recul de l’âge de départ à la retraite a fortement accru le taux d’emploi des seniors en France depuis juillet 2011, il reste difficile d’être actif après 55 ans en France. Tel est le constat dressé par l’institut dans l’étude "Emploi et salaires 2013" publiée mercredi 6 mars. Le taux d’activité des seniors est particulièrement faible, constate l'Insee : "La France se distingue par un ‘décrochage’ particulièrement marqué de la participation au marché du travail à partir de l’âge de 55 ans" peut-on lire dans l’étude. A noter que les hommes sont plus touchés que les femmes par le phénomène.

    Le mauvais élève de l'Europe ?

    A l’échelle européenne, la France se place en queue du peloton avec un taux d’emploi des 55-64 ans de 39,7 % quand la moyenne de l’Union européenne à 27 est de 46,3%. Dans le détail, en Allemagne, ce taux atteint 57,7%. Au Royaume-Uni, il est de 57,1% et il atteint 70,5% en Suède !

    La France se situe également en dessous du niveau de l’Espagne (43,6%), du Portugal (49,2%) et de la Grèce (42,3%). Seule l’Italie fait moins bien (36,6%) dans les pays proches, avec la Belgique (37,3%) et le Luxembourg (39,6%). Pas de quoi se réjouir.

    Entre 2008 et 2011, le taux de chômage des 55-64 ans a fortement progressé en France. Il est légèrement inférieur à la moyenne européenne toutefois (6,5% contre 6,7 dans l’UE 15). "Le taux de chômage est structurellement plus bas pour les personnes de 55 à 64 ans que pour les personnes plus jeunes, en partie à cause des dispositifs de retrait d’activité existant à ces âges, mais aussi du poids relativement important dans cette tranche d’âge des indépendants et, pour les salariés des emplois stables", précise l’étude.

    Recul de l'âge minimal de dispense

    Au-delà du constat, quelles sont les raisons qui expliquent ce fameux décrochage? L’Insee distingue deux époques où le législateur a modifié la donne. D'abord les années 80 et 90 avec le développement des préretraites et le passage de 65 à 60 ans de l’âge légal de la retraite (en 1983). Puis, ces dernières années, la crise économique et la fin des dispenses de recherche d’emploi. Depuis le 1er janvier 2009, l’âge minimal pour bénéficier de la dispense de recherche d’emploi a été progressivement relevé, de 57 à 60 ans. Du coup les seniors sans emploi ont été plus nombreux à être classés comme chômeurs au sens du BIT.

    Parmi les 55-59 ans qui n’ont pas d’emploi, soit 1,4 million de personnes en France, 30% d’entre elles ne souhaitent pas travailler par ce qu’ils sont soit retraités, préretraités ou dispensés (13%), soit dans une autre situation d’inactivité - invalidité, au foyer - (17%). Par contre, seulement 6,4% souhaitent travailler, une proportion en augmentation de 2,1% depuis 2008. Dans cette catégorie, on retrouve principalement des anciens ouvriers ou employés qui ont exercé une activité régulière.

    La bonne nouvelle dans cette histoire, c’est que le taux de retour à l’emploi des chômeurs quinquagénaires progresse. Pour les 50-54 ans, il est de 27% sur la période 2009-2011 (contre 23% entre 2004 et 2008). Quant aux 55-59 ans, le taux atteint 11 % (contre 8 % respectivement). Mais la précarité est de mise. Pour cette dernière catégorie, la moitié de ceux qui ont retrouvé un emploi salarié travaillent en contrat temporaire (CDD, intérim). 56% travaillent à temps partiel. Et cette proportion augmente avec l’âge.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :